Se planter le decor

_A : Et lorsqu'on se croit encore capable de prendre les nuages. Je tombe encore une fois dans l'affreux du cliché. Le kich ça s'apprend. Même s'il faut jetter de la levure dans l'air, s'il faut gonfler le ciel, seigner le ciel, et voir derrière sa peau le muscle bleu sombre mais bleu.

_B : Touche moi par le haut et par le rebus de tes fantaisies.

_A: Je préfère penser à la peinture.

_B : Marche sur mon dos. Je buverai l'acide des envies inventées. Comme la marque d'une gifle, les baisers salés qu'il faut pour faire le temps qu'il fait.

_A : Le grain de la toile. Lorsqu'on a envie de se toucher.

_B: Crie-moi par les rimes qui font un grand bruit.

Touche moi par l'eau et par l'aspérité cadavérique qui m'enrobe. Je te remercie.

Migre ta haine sur ma poitrine. Envahi mes muscles de tes bras. Et tire-moi l'étouffement. Comme tu me tires par mes cheveux et tous les autres poils, lorsque Achille à ton chariot tu me noues et ton sol me traînes. Migres ta haine ! Je veux bien être la mine qui explose et qui dessine contre ta terre des boutons.

_A : d'acné.

_B : L'eau m'a surprise. Elle m'a prise. Comment ? Elle a pris son temps. Elle m'a apprise. Et j'apprends. Elle m'apprend comment me retirer. Comment me retirer. Comme elle le fait. Du sable. Des rochers. Des corniches. Des semelles. Des cailloux. Des bouches. Des sommets. Des yeux colorés. Des fronts. Des crânes rasés. Je suis resté un peu accrochée sur quelques cornes et les cheveux statiques de ceux. Mais le vent adèpte des vagues. Le vent m'a surpris. Pris. Repris.

Sort l'agitation de tes frusques rides et irradie-moi d'une sécheresse à tes yeux humides.

_A: Il y en a qui font écran. Ce flash de merde. On voit l'ombre des roches en plastiques sur le mur peint.

_B : Ruine - voute - l'acre écho des cries de mouettes - gorge sourde - souffle des insurgés - ruine - voute - l'écho acre - cris moites - essoufflés - ressurgissants - crache - crache - crache - crache - crache - crache - crache - crache - crache - le morceau - la partition - le rocher - toutes les strates auxquelles tu nous as condamnées.

Tape-moi à la machine à écrire et crie sur la frénésie de la surface aquatique.